Covid-19 : La nature reprend ses droits
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[ Article publié le 23/03/2020 ]
C’est assez paradoxal de se dire qu’un virus qui s’attaque aux voies respiratoires de l’homme puisse permettre à notre planète bleue de respirer. Cela fait plusieurs semaines que le virus se propage et que nous nous réfugions dans nos maisons pour limiter sa propagation. Le climat est certes anxiogène, mais il ne faut pas négliger les bienfaits de cette « mise à l’arrêt » sur notre environnement :
1. À Venise, l’eau des canaux est devenue plus limpide
Les habitants confinés, les touristes partis, les gondoles à quai, en 10 jours les canaux de Venise ont retrouvé la tranquillité… et leur limpidité. Les écosystèmes des canaux de la ville ont rapidement montré des signes de régénérescence. À gauche, une vue satellite montre le Grand Canal de Venise le 20 octobre 2019, à droite le 18 mars 2020. L’eau n’a plus la même couleur, grâce à la diminution du trafic des bateaux qui remuaient la vase en naviguant sur les canaux et la lagune :
Il n’y a plus non plus de plastique dans l’eau, trop souvent jeté négligemment par les touristes. Sur Facebook, les habitants ont même créé une page, « Venise propre », sur laquelle sont partagées des photos de cormorans ou d’aigrettes, ou encore celle d’un poisson nageant tranquillement. Des images inenvisageables il y a encore quelques jours, tant les eaux sont d’ordinaire opaques.
2. En Sardaigne : les animaux reprennent leurs droits
Ce phénomène est aussi visible en Sardaigne, dans le port de Cagliari, le troisième d’Italie. 30 millions de tonnes de marchandises y transitent chaque année, le va-et-vient des cargos et des ferries sont incessants… mais depuis le confinement, ce ballet laisse place aux dauphins.
3. Les ventes de pangolin flanchent
Face à l’épidémie de Covid-19, la Chine a pris certaines mesures. Parmi elles, l’interdiction « complète » du commerce et de la consommation d’animaux sauvages, soupçonnés d’être à l’origine de la première transmission du virus à l’être humain. Pour les défenseurs de la nature, cette décision est une bonne nouvelle. Mais la mesure devra encore être définitivement inscrite dans la loi, dans un pays où l’on consomme aussi des serpents ou des chauves-souris.
Il s’agit d’un pas positif face à la perte de biodiversité et au nombre d’espèces en voie de disparition. Comme le dit si bien le docteur Andrew Muir, patron de l’ONG sud-africaine Wilderness Foundation Africa : « cela permettra de laisser les espèces sauvages tranquilles dans la nature faire partie de l’écosystème. Pour le dire simplement par rapport au coronavirus : si on ne mange pas les bêtes sauvages, elles ne nous feront pas de mal. »
4. Le ciel de Chine respire à nouveau
Des images de la NASA montrent une chute très importante de la pollution en Chine. Elle est liée, en partie, à la baisse des activités due à la pandémie de coronavirus Covid-19. Le dioxyde d’azote est principalement relâché par les véhicules et les centrales thermiques sur le territoire, ce qui peut être à l’origine de problèmes respiratoires, comme l’asthme par exemple. Les cartes ci-dessous indiquent les concentrations de dioxyde d’azote (NO2) et montrent une forte baisse entre la première quinzaine de janvier 2020, avant la quarantaine imposée à Wuhan puis à d’autres villes de Chine, et la période du 10 au 25 février 2020.
C’est un fait : où l’homme s’arrête, la nature revient. On peut donc interpréter l’apparition de ce virus de plusieurs façons… Un appel à l’aide de notre planète ? Une vengeance des animaux face au braconnage ? Ou tout simplement une réponse à notre négligence face au réchauffement climatique et à ce que nous infligeons à notre planète au quotidien ?
Bien sûr, il ne faut pas se leurrer, ces effets positifs n’auront pas d’effet notable sur le réchauffement climatique global, puisque cet arrêt n’est que de courte durée. Mais cela aura le mérite de montrer que nous serions capables de changer les choses si nous y mettons tous du notre.
Reconnectons-nous...
Mis à part ces impacts positifs sur le règne animal et la pollution, n’oublions pas que cette période de confinement permet également à tout un chacun de se poser en prenant le temps de se reconnecter à soi-même, à ses proches et à la nature !
Alors profitez de ce moment pour reprendre des activités que vous avez tendance à remettre au lendemain ou pour apprendre de nouvelles choses seul(e) ou en famille : la couture, le tricot, le dessin, la peinture… Tant d’options s’offrent à vous pendant cette période. L’essentiel est de profiter un maximum de ses proches même à distance, car n’oublions pas que nous avons la chance de bénéficier de technologies permettant de pallier cette distance physique qui nous est imposée mais qui est essentielle.
Prenons soin de nous et pour le bien de tous, restons chez nous.
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