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Julia Oliveira Marques
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Little Kideaz

Little Reporter : Interview avec Madame le Ministre de la Famille

Contenu d'archive - Ce contenu peut faire référence à des éléments ou à des actualités passées.

Nous ne devenons pas citoyens le jour de nos 18 ans. Il s’agit d’un long apprentissage qui commence très tôt, dès que nous prenons conscience du monde qui nous entoure. Nous sommes restés de grands enfants dans l’équipe Kideaz, c’est pourquoi nous avons décidé de céder la place aux enfants dans ce focus politique.

En compagnie du foyer de jour Les P’tits Bouchons de Foetz, nous avons sollicité 3 enfants de 10 à 12 ans pour représenter leurs classes et partir à la rencontre de la Ministre de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région, Corinne Cahen. Mais, avant de vous dévoiler les réponses de la Ministre aux questions de nos petits reporters, nous allons vous expliquer la genèse de ce projet :

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Il est compliqué d’intéresser les enfants à la politique dès le plus jeune âge et forcément nous avons l’impression que cela reste un devoir citoyen qui se perd. Bien sûr la politique n’est pas un sujet vers lequel les enfants tendent à aller naturellement d’eux-mêmes, l’idée était donc de les y amener petit à petit…

Parler politique à un enfant consiste en premier lieu à lui expliquer des notions qu’il ne connaît pas forcément, qui ne sont pas évidentes au premier abord. Plusieurs « goûters philosophiques » ont donc été organisés au sein du foyer de jour Les P’tits Bouchons avec les classes d’enfants pour les initier à ce sujet vaste et complexe. Les éducateurs du foyer de jour ont commencé par leur expliquer ce qu’est un ministre et quelles sont ses attributions. 

Ensuite, il a été question de leur montrer comment se déroule la politique au Grand-Duché pour faire émerger toute une série de questions naturellement sans pour autant les influencer. L’idée était de les laisser s’approprier le sujet, tout en allant puiser dans leur vie quotidienne où se posent des questions éminemment politiques.

Matilda : Comment devient-on Ministre ?

Il y a différentes façons de devenir Ministre, la façon qui s’applique le plus souvent, c’est de participer à des élections pour être élu au parlement, donc à la Chambre des députés, il faut une majorité de députés pour pouvoir former un gouvernement. Et à ce moment-là quand un gouvernement se forme, il y a un formateur et tous les partis envoient X personnes au gouvernement.

Dans mon cas, j’ai été élue en 2013 directement à la Chambre des députés et mon parti m’a demandé de le rejoindre au gouvernement. En fait, ce n’est pas obligatoire d’être élu, on peut aussi être nommé de part ses compétences parce que le parti décide que la personne est compétente même si elle n’a pas participé aux élections.

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Matilda - 10 ans
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Grace - 11 ans

Grace : Quel est votre travail au quotidien ?

Et bien, il n’y a pas vraiment de quotidien pour les ministres, parce que c’est un peu différent tous les jours. Donc je donne des interviews comme là aujourd’hui, je lis des textes de loi, on parle beaucoup de stratégies. Ce qui m’importe et c’est pour ça que je voulais être Ministre de la Famille, c’est de faire des lois pour faciliter la vie des gens au quotidien.

Aider les gens à avoir une vie meilleure et pouvoir vivre comme ils le veulent, c’est ce que je fais principalement.

J’ai des réunions chez le Premier Ministre, des conseils de gouvernement et puis bien évidemment je vais régulièrement à la Chambre des Députés parce que c’est le premier pouvoir et c’est à eux que je dois rendre les comptes de ce que je fais.

Adam : Quelle est la loi la plus importante à vos yeux ?

En général, la loi la plus importante est probablement celle de la Constitution parce qu’elle règle la façon dont nous vivons dans ce pays.

Et la loi la plus importante que j’ai pu faire et réaliser ces dernières années, c’est la loi sur le congé parental, parce qu’elle permet aux jeunes parents de passer plus de temps avec leurs enfants sans abandonner leur travail. Donc voilà il faut pouvoir faire les deux, travailler et passer du temps avec sa famille et ne pas devoir choisir entre l’un et l’autre.

Les choses qui me tiennent énormément à coeur ce sont évidemment aussi les lois concernant le handicap, par exemple la reconnaissance de la langue des signes. Les gens sourds ont maintenant une langue qui est reconnue ici au pays et c’est très important pour eux et important aussi notamment pour les enfants qui sont sourds pour pouvoir suivre une scolarité normale comme vous.

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Adam - 12 ans

Adam : Comment le Ministère aide-t-il les réfugiés qui arrivent au Luxembourg ?

Et bien en fait quand des réfugiés arrivent au Luxembourg, ils demandent au Ministère de l’Immigration le statut de réfugié et on les loge. Ils ont des chambres dans un foyer et tout de suite, les enfants de moins de 15 ans sont obligés d’aller à l’école pour apprendre les langues et suivre une scolarité normale comme vous.

Les adultes, on leur propose un parcours d’intégration accompagné, c’est-à-dire qu’on propose des cours de langues. Souvent ils ne parlent aucune de nos langues, ils ne parlent ni français, ni allemand, ni anglais. Ensuite on leur propose aussi des cours pour leur expliquer comment on fonctionne, qui nous sommes, comment fonctionne ce pays, parce que c’est très important.

Quand on arrive dans un autre pays, il y a d’autres façons de vivre et donc on veut aussi qu’ils sachent comment nous vivons ici et comment nous vivons ensemble.

Nous organisons plein de cours et aussi des cours de langues pour qu’ils puissent après accéder au marché de l’emploi, qu’ils puissent trouver un travail et vivre heureux et libres une fois qu’ils ont le statut de réfugié.

Matilda : Est-ce que le Ministère aide les enfants qui n'ont pas de parents ? Si oui, comment ?

Tout ce qui attrait aux enfants directement concerne le Ministère de l’Éducation nationale. Évidemment, ta question je suppose qu’elle est dans le contexte des réfugiés, donc les réfugiés qui viennent au Luxembourg sans parents, ce ne sont pas des enfants, mais ce sont souvent des jeunes. 

Il n’y a pas d’enfants de votre âge qui arrivent seuls, ce sont plus des jeunes qui sont un peu plus âgés que vous et à ce moment-là ils ont un tuteur et sont obligés de suivre une formation et d’aller à l’école. Et oui ils sont dans des foyers spéciaux, non pas avec les adultes, mais ce sont des foyers justement pour jeunes mineurs où ils sont accompagnés par des associations.

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Grace : Est-ce que le Ministère vient en aide aux enfants de familles défavorisées ou pauvres pour leur permettre d'aller à l'école ?

Alors en fait on ne permet à personne d’aller à l’école, on oblige tout le monde à aller à l’école, c’est différent. Tu n’as pas le choix d’aller à l’école ou non. La scolarité est absolument obligatoire donc bien évidemment les livres sont gratuits pour tous les enfants, on aide aussi pour le matériel scolaire s’il y a des familles qui sont défavorisées.

On aide de part l’office social pour acheter le matériel scolaire par exemple pour pouvoir participer aux excursions. Nous avons plein d’allocations, par exemple l’allocation « vie chère » pour les familles qui gagnent moins d’argent. Il y a énormément d’aides et donc l’école n’est pas un choix. C’est une obligation pour pouvoir sortir de la pauvreté en plus !

Grace : Comment le Ministère aide-t-il les enfants des réfugiés à lutter contre le harcèlement ?

Est-ce que les enfants des réfugiés sont plus harcelés que d’autres ? Je ne pense pas. Pour nous un enfant est un enfant, on s’en fiche de savoir si c’est un enfant dont les parents sont riches ou pauvres, Portugais, Marocains, Suédois, Syriens ou autres.

Un enfant est un enfant et tous les enfants ont les mêmes droits. Ils sont traités de la même façon, chaque enfant est important et ce n’est pas par rapport à la nationalité ou par rapport à ses parents qu’on traite les enfants, mais c’est par rapport à lui-même et à ses droits.

Le harcèlement est quelque chose qui ne se définit pas, disons qu’il y a des gens qui sont harcelés parce qu’ils ont les cheveux longs ou courts, il n’y a pas de vraie raison à être harcelé. Je pense qu’il faut lutter contre le harcèlement, il ne faut pas mettre des gens dans des cases. Tout le monde est différent et tout le monde est unique, peu importe sa nationalité et peu importe son physique aussi.

Je pense que l’un des problèmes du harcèlement est que nous tous, nous n’osons pas élever notre voix contre les harceleurs par peur d’être harcelés en retour. Non ? Alors il faut parfois trouver le courage ou être à plusieurs pour avoir le courage d’aider et de ne pas fermer les yeux.

Grace : Comment le Ministère lutte-t-il contre le racisme ?

Ah c’est une bonne question ! On a différentes possibilités de le faire et je pense que « lutter » est le mauvais mot, il faut faire de la communication positive. Nous travaillons énormément avec les entreprises parce qu’il n’y a pas seulement le racisme, il y a aussi l’antisémitisme, la xénophobie etc.

Et nous vivons dans un pays où 50 % de la population n’est pas luxembourgeoise, c’est énorme ! Ça n’existe nulle part ailleurs. À Luxembourg-Ville, plus de 70 % des résidents ne sont pas luxembourgeois et ça fonctionne quand même, parce que pour nous ce qui est important c’est l’être humain, ses valeurs et son empathie et non pas sa nationalité ou d’où il vient. Et je pense que le Luxembourg est quand même un exemple de vivre ensemble.

Je pense que si on veut lutter contre le racisme, il faut surtout que le racisme n’ait pas de bases pour grandir et ça il faut le faire tous les jours et partout et tout le monde doit le faire.

Et il faut intervenir si quelqu’un est discriminé et pas seulement à cause de sa nationalité, mais il y a aussi la discrimination à cause de la religion par exemple ou à cause de l’orientation sexuelle. Tout le monde a des forces et des faiblesses, nous tous avons ça. Il faut toujours traiter les autres comme on veut être traité soi-même. Donc voilà, chacun doit le faire, tout comme les hommes et les femmes politiques.

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EN TOUTE INTIMITÉ...

Matilda : Quel âge avez-vous ?

J’ai encore tout juste 45 ans. C’est bientôt mon anniversaire. Et à votre âge on préfère plus les anniversaires, que ceux de mon âge. Mais ce n’est pas grave, ils arrivent quand même.

Matilda : Combien gagnez-vous ?

Combien je gagne ? Et bien assez pour bien vivre, mais moins que ce que je gagnais avant d’être Ministre.

Adam : Avez-vous des enfants ?

Oui, j’ai deux enfants. J’ai deux filles adolescentes, qui ont 14 et presque 13 ans.

Grace : De quel métier rêviez-vous étant petite ?

Alors mon premier métier que je voulais faire, c’était quand j’avais trois ans, je voulais être la première femme éboueur de la Ville de Luxembourg.

J’observais toujours les éboueurs et je trouvais ça génial. Et d’ailleurs quand j’ai commencé à travailler en tant que journaliste, le rédacteur en chef m’a dit : « Tu fais ce que tu veux, mais choisis un sujet pour ce soir. » Et j’ai décidé de faire le tour avec les éboueurs, c’était génial !

Ensuite quand j’avais votre âge ou un peu plus, je trouvais qu’ingénieur du son était très sympa. J’adorais être au conservatoire et donc je me suis dit : « Je ne suis pas assez bonne en musique donc il faut que je trouve un boulot pour pouvoir passer le restant de ma vie au conservatoire. » Bon ça n’a pas marché non plus.

kideaz corinne cahen ministre interview

Finalement j’ai voulu être journaliste et c’est ce que j’ai fait, parce qu’au moins en tant que journaliste on a le droit d’être curieux.

Puis j’ai décidé que finalement faire les mêmes conférences de presse tous les ans, ce n’était pas très sexy et j’ai repris l’entreprise familiale. J’ai été chef d’entreprise pendant une quinzaine d’années. Mais la politique c’est mon dada depuis toujours et j’ai toujours dit à Xavier Bettel : « Le jour où tu seras tête de liste, je serai sur la liste. » Et finalement j’ai été élue.

Et vous savez pourquoi la politique est chouette ? Parce que la politique s’occupe de tout. Et quand on s’intéresse à la politique, on s’intéresse à toute la vie et à la vie de tous les jours.

Merci Grace, Matilda et Adam pour votre participation.

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