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Pol Bouratsis
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Culture / Médias

Interview avec la Ministre de la famille

Contenu d'archive - Ce contenu peut faire référence à des éléments ou à des actualités passées.

Kideaz-Corinne-Cahen-interview

 

La ministre de la famille, de l’intégration et à la Grande-Région répond à toutes vos questions !

 

Le budget 2015 comporte quelques 250 mesures pour mener à bien la volonté du gouvernement de réduire le déficit public et stabiliser les finances de l’État. Ces dernières concernent en grande partie la politique familiale ! Depuis leur annonce, un sentiment de mécontentement et d’incompréhension plane au dessus des familles luxembourgeoises. Nous avons rencontré la Ministre de la famille, Corinne Cahen, pour essayer d’apporter des réponses.

Lors de votre prise de fonction vous avez parlé d’une évaluation complète des allocations familiales. Aujourd’hui, les grandes lignes sont connues. Cela ne fait pas que des heureux… Les budgets des familles vont être sévèrement touchés !

Pas du tout ! Les budgets des familles qui perçoivent actuellement des allocations familiales pour des enfants déjà nés ne seront pas touchés ; la réforme ne s’appliquera qu’aux enfants nés après l’entrée en vigueur de la nouvelle loi. Comme annoncé dans l’accord de coalition, nous allons donner à l’avenir plus d’importance aux aides directes aux enfants, dans le but de lutter contre la pauvreté des enfants, qui a continuellement augmenté ces dernières années. il est démontré que la distribution indifférenciée d’argent seule ne réduit pas la pauvreté.

 

« Nous ne voulons pas continuer une politique qui pousse les femmes vers la pauvreté, mais leur donner les moyens pour acquérir davantage d’indépendance financière »

 

Jusqu’à aujourd’hui les allocations pour le deuxième enfant étaient plus élevées que pour le premier et ainsi de suite. Qu’en pensez-vous ? À partir du troisième enfant, des coûts tels que le logement, la voiture, etc. augmentent les dépenses des familles de manière démesurée. Comment répondre à cette problématique ?

En offrant plus d’aides en nature et en mettant l’enfant au centre de notre politique. Nous souhaitons donner les mêmes chances à tous les enfants. Nous voulons investir dans l’avenir des enfants, leur permettre de réussir peu importe leur origine sociale ou leur nationalité. C’est pour cela que nous voulons les encadrer dès leur plus jeune âge. C’est dans ce sens que les crèches vont proposer certaines plages horaires gratuites et vont contribuer à promouvoir les compétences langagières (luxembourgeois et français) des enfants dès leur plus jeune âge.

Parallèlement, la réforme du RMG permettra de lutter contre la pauvreté des familles, notamment monoparentales, et donc des enfants.

Pour le logement, le gouvernement prévoit entre autres un budget important destiné aux logements sociaux et à la création d’une subvention loyer pour aider les ménages les plus modestes.

 

Avec le nouveau système, les allocations familiales à partir du troisième enfant baissent par rapport au système actuel. Pour l’allocation de rentrée scolaire, mis à part les familles n’ayant qu’un enfant qui ‘’y gagne’’, les montants sont en chute libre… Si vous ajoutez à cela l’abolition du boni et de l’allocation de maternité, vous comprenez l’incompréhen- sion, l’inquiétude et le mécontentement des familles ! Les augmentations pour les majorations d’âges sont quant à elles très sensibles.

Ne mélangeons pas les choses. Je le répète encore une fois : le montant des allocations familiales pour les enfants nés avant l’entrée en vigueur de la réforme ne baissera pas. Le boni ne sera pas aboli, mais intégré pour des raisons de simplification administrative dans les allocations familiales. L’allocation de rentrée scolaire ne baisse pas, mais sera identique pour chaque enfant. Toutes les allocations de naissance seront maintenues telles qu’elles existent aujourd’hui. Les majorations d’âge seront augmentées pour les enfants à partir de 6 et de 12 ans. Concernant l’allocation de maternité, le nombre de ses bénéficiaires est en chute libre depuis des années. Nous allons simplement adapter les lois à la réalité.

 

Le mariage et les enfants ont un impact considérable sur les impôts. Voyez-vous un rapport entre les allocations et les exonérations d’impôts ?

Non, il n’y a pas de rapport. Le gouvernement est en train de préparer une réforme fiscale. Nous avons toujours insisté sur le fait qu’il ne faut pas voir les allocations familiales de façon isolée, mais dans un ensemble cohérent qui inclut les impôts, le logement, etc.

 

« Il ne faut pas voir les allocations familiales de façon isolée … »

 

 

Le Luxembourg est l’une des deux exceptions en Europe concernant l’accouchement anonyme. Ce dernier ne peut être jugé dans l’intérêt supérieur de l’enfant, tel qu’il est inscrit dans la Convention des droits des enfants. Avez-vous l’intention de toucher la législation à cet égard?

Le programme gouvernemental prévoit de changer la loi de 1975. Justement pour que toute personne puisse savoir quels sont ses parents biologiques, quelles sont ses origines. Le Ministère de la Justice est en train de travailler sur cette réforme.

 

Quant au congé parental : ne serait-il pas dans l’intérêt bien compris des enfants, d’imposer une période minimale de congé parental aux pères ? Est-ce que l’on pourrait prévoir une certaine proportion du salaire réel, avec un seuil maxi- mum, pour inciter plus de pères à le prendre ? (Le cas de l’Islande, démontre l’intérêt d’une telle mesure!).

En ce qui concerne le congé parental, nous prévoyons de le réformer. Nous avons déjà eu plusieurs échanges avec les partenaires sociaux, patronat et syndicats. Nous souhaitons améliorer l’indemnité, mais surtout la flexibilité du congé parental. il faut un congé parental moins rigide : aujourd’hui, vous êtes obligés de prendre soit 6 mois à temps plein, soit 12 mois à mi-temps. Cela ne répond pas forcément aux besoins des parents. une flexibilisation du congé parental le rendra plus attrayant. L’idée est d’encourager plus de personnes à en profiter et notamment plus de pères. il s’agit de promouvoir l’égalité des chances et le bien-être des enfants. il faut savoir que lorsque le congé parental a été instauré en 1999, il ne s’agissait pas d’une mesure familiale mais une mesure pour l’emploi. Nous souhaitons la transformer en mesure familiale.

 

« À l’avenir nous allons donner plus d’importance aux aides directes aux enfants, dans le but de lutter contre la pauvreté des enfants, qui a continuellement augmenté ces dernières années. »

 

Je souhaite en outre, pour des raisons d’égalité entre les partenaires, revoir les jours de congé. Ne pas les diminuer, mais les distribuer autrement. Par exemple, aujourd’hui, si vous devenez papa, vous avez droit à 2 jours de congé après l’accouchement de votre femme. Par contre, si vous vous marriez, vous avez droit à 6 jours. J’estime qu’il faut augmenter le congé pour les pères suite à la naissance de leur enfant : être proche de sa famille, surtout lors des premiers moments après la naissance, n’est pas seulement une envie mais un vrai besoin pour l’enfant, le père et la mère !

Je souhaite en outre analyser le congé pour raisons familiales, auquel on a droit par exemple lorsqu’un enfant est malade. il y a un vrai besoin, il faut trouver une solution qui convienne à tout le monde.

 

Et en ce qui concerne les familles monoparentales : Comment améliorer leur situation ? Quelles mesures pour les sortir de la précarité ? Qu’en est-il de la sélectivité sociale ?

Les familles monoparentales sont vraiment un des plus grands défis. Là aussi il faut une approche globale. Nous ne voulons pas continuer une politique qui pousse les femmes vers la pauvreté, mais leur donner les moyens d’acquérir davantage d’indépendance financière.

Je vous rappelle qu’en cas de séparation, ce sont le plus sou- vent les femmes qui paient le plus lourd tribut. Parmi les 46,9 % de monoparentaux qui vivaient sous le seuil de risque de pau- vreté en 2012 au Luxembourg, 86,1 % étaient des femmes.

Et 80 % des gens qui vivent du « revenu minimum garanti » sont des monoparentaux. Raison pour laquelle nous allons réformer d’ici le début de l’année 2015 la loi sur le RMG. il s’agit de sortir ces femmes et leurs enfants de la précarité.

Nous voulons développer parallèlement la quantité et la qualité des structures d’accueil, afin de permettre à tous de mieux concilier vie professionnelle et vie familiale.

 

« La réforme du RMG permettra de lutter contre la pauvreté des familles, notamment monoparentales, et donc des enfants. »

 

Dans un autre registre, l’un des grands problèmes des familles transfrontalières est le transport. Ils y passeraient l’équivalent de quelques 450h par an, ce qui a forcément une incidence sur leur qualité de vie et celle de leurs enfants. Quelles solutions à moyen terme ?

On y travaille, j’ai eu de nombreuses réunions au cours des derniers mois avec les responsables politiques des autres régions pour cette raison. Plusieurs projets concrets sont en cours de réalisation, dont l’augmentation du cadencement des trains, l’élargissement de l’A31, l’aménagement de nouveaux « park and ride », etc.

 

Qu’en est-il de l’exportation des chèques services pour les frontaliers ?

C’est une question qui relève de la compétence de M. Claude Meisch, Ministre de l’éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse.

 

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